Zoom sur le métier de conseiller en économie sociale et familiale

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Parole d'expert : la précarité et la dépendance concernent tout le monde, directement ou indirectement. Dans ce type de situation, il est parfois compliqué de se débrouiller seul. Des professionnels peuvent vous apporter une aide précieuse : les CESF. Myriam Morandeau, de la direction des opérations de RMA (Ressources Mutuelles Assistance), partenaire Prévago et dont les services sont inclus dans les offres prévoyance, nous présente les nombreuses facettes de son métier.

Pouvez-vous nous donner une définition du métier de CESF ?

Le conseiller en économie sociale et familiale (CESF) est un spécialiste de l’action socio-éducative. Il a pour objectif d’aider les adultes à résoudre leurs problèmes de vie quotidienne. Individuelle et collective, son action passe par l’information, le conseil et la formation. Il fait partie des travailleurs sociaux, au même titre que les éducateurs ou assistants sociaux. Pour y accéder, il faut avoir son BTS en économie sociale familiale, puis obtenir le DECESF (diplôme d'État de conseiller en économie sociale familiale) qui se prépare en un an. Ensuite, la profession s’exerce en tant que salarié. Ça peut être dans le secteur privé, auprès des mutuelles ou dans le secteur associatif avec par exemple les prestataires d’aides à domicile. Mais on retrouve surtout les CESF dans le service public, dans le cadre des services sociaux, de l’APA, ou des caisses d’allocations familiales qui sont les plus gros employeurs. Il n’y a pas à ma connaissance de CESF indépendant.

Quelles sont les missions des CESF, notamment pour la dépendance ?

À partir d’un même cursus de base, les missions sont très différentes selon la structure et le lieu d’exercice. Globalement, les missions tournent toujours autour de l’accompagnement dans les domaines de la vie quotidienne : la gestion du budget, l’alimentation, l’habitat. Les CESF ont pour objectif d’aider les personnes à retrouver ou à maintenir leur autonomie, et à lutter contre l’exclusion sociale. Les CESF peuvent accompagner les personnes dépendantes et leurs aidants dans l’élaboration de leur projet. Ce métier est donc régulièrement confronté au problème de la dépendance, chez les personnes âgées mais aussi chez des gens plus jeunes, après un accident ou dans le cadre d’une pathologie spécifique. Nous intervenons également auprès des aidants familiaux qui gravitent autour des personnes dépendantes et qui peuvent rapidement se retrouver en situation difficile.

Chez RMA, nous assurons un accompagnement polyvalent des adhérents. Nos missions vont de la simple information ponctuelle par téléphone à un accompagnement sur la durée avec un réel suivi de projet. On peut vraiment apporter une aide sur du long terme pour assurer le maintien à domicile ou la réalisation concrète d’un projet. Nous allons par exemple trouver les bons interlocuteurs dans le cadre d’une demande de financement afin de pouvoir déclencher les aides utiles. Au sein de RMA, nous sommes une équipe (travailleurs sociaux, psychologues, écoutant social) qui permet un soutien pluridisciplinaire si c’est utile. On doit parfois orienter vers d’autres professionnels, comme des aides à domicile ou des services médicaux. On peut aussi intervenir sur l’adaptation du logement avec la recherche des artisans et le suivi des travaux. Nous avons un dispositif réellement complet, notre objectif étant que l’adhérent puisse prendre des décisions sur la base d’informations complètes.

Selon vous, quelles compétences sont nécessaires pour devenir CESF ?

Dans la majorité des cas, le service social est interpellé pour une demande financière, lorsque les adhérents sont confrontés à dépenses exceptionnelles (de santé par exemple), à une perte de ressources (suite à un arrêt maladie). Les personnes en perte d’autonomie et leurs aidants nous sollicitent par exemple pour le financement des aides à domicile ou d’un hébergement…

Après, comme pour tous les métiers de l’humain, il faut avoir une forte capacité d’écoute et un très bon relationnel. Nous travaillons en lien avec de nombreux partenaires : le secteur de l’aide à domicile, les services sociaux des caisses de retraite ou du département, les services de soins, etc. Il faut aussi un sens pratique développé. Au sein de RMA. J’interviens sur tous les aspects de l’alimentation. J’ai un rôle de prévention et d’éducation pour inciter les gens à retrouver un bon équilibre alimentaire. L’impact sur la santé est important. Et en cas de pathologie particulière, on propose un relai et une prise en charge par un autre service spécialisé.

Qui peut consulter votre service ?

Le métier de conseillère s’adresse en fait à toutes les personnes en difficulté. Chez RMA, nos services s’adressent à nos adhérents. On peut être amenés à accompagner les personnes dépendantes en direct mais aussi les aidants familiaux pour trouver des solutions de remplacement en cas d’absence, ou assurer un soutien psychologique. On doit commencer par déterminer les besoins de la personne dépendante, ses capacités financières, et les aides publiques disponibles. En dehors des cas de dépendance, on nous consulte également pour des problèmes de retour à l’emploi, de surendettement.

Dans notre métier, on peut traiter les dossiers individuellement, mais on a aussi des accompagnements collectifs, avec des animations de groupes sur des thématiques du quotidien : le logement, le budget, le développement social local, etc. On peut également intervenir au niveau de la vie de quartier et coordonner des projets permettant de recréer du lien social.

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