Aidant familial : quelle reconnaissance ?

Quelle reconnaissance pour les aidants familiaux ?

En France, plusieurs millions d’aidants familiaux s’occupent d’un proche malade ou vivant en situation de handicap. Depuis 2016, la loi reconnaît le statut d’aidant familial (article L.113-1-3 du code de l’action sociale et des familles) en leur octroyant notamment un droit au répit.

Les aidants familiaux en France : état des lieux

Selon une étude réalisée par l’IFOP pour le Club des Experts et présentée en octobre 2017, la France compte 4 millions d’aidants professionnels salariés et 7 millions d’aidants familiaux bénévoles. 11 millions d’aidants familiaux, ce chiffre corrobore les résultats du 3e Baromètre des Aidants de la Fondation April effectué en partenariat avec l’Institut BVA.

Les trois quarts des aidants familiaux (74 %) ne se perçoivent pas comme tels, 63 % ignorant même qu’ils le sont. 86 % des aidants bénévoles s’occupent d’un membre de leur famille en incapacité ou en invalidité (adultes handicapés par exemple) : 39 % d’un parent, 21 % d’un conjoint/concubin et 11 % d’un enfant handicapé. Ils le font par devoir familial (62 %) et devoir moral (57 %) même si un cinquième (21 %) avance un motif financier.

Qui sont les aidants familiaux ? Un aidant familial sur deux a une activité professionnelle (51 %). Ce sont plutôt des femmes (58 %) et des personnes âgées de moins de 65 ans (75 %). Une grande majorité (82 %) évoque un manque évident de reconnaissance sociale, ce qui s’avère logique quand on sait que 35 % des Français n’ont jamais entendu parler de ce sujet.

54 % estiment que leur fonction d’aidant familial a un impact négatif dans leur quotidien. Pour pallier ce déficit, les aidants familiaux plaident en faveur d’une aide plus régulière en termes humain (66 %), financier (58 %) et technologique (37 %). Parmi les besoins exprimés, ils souhaitent une meilleure coordination entre tous les acteurs (59 %), plus d’EHPAD et de maisons de retraite (53 %), un maintien à domicile facilité (52 %) et un soutien psychologique (48 %).

Bon à savoir : Une étude AESIO-ViaVoice parue en mai 2018 dénonce le manque de soutien aux aidants familiaux perçu par les Français de la part des pouvoirs publics (78 %), de la société (77 %) et des employeurs (77 %).

Aidant familial : le droit au répit

Depuis le 1er mars 2016, le statut de l’aidant familial prend en compte le nouveau droit au répit. Promulgué par la loi relative à l’Adaptation de la société au vieillissement, ce droit autorise le versement d’une allocation de 500 € aux individus accompagnant une personne en situation de dépendance. Cette somme sert à financer une partie des frais d’hébergement temporaire et permet de salarier une tierce personne ou une auxiliaire de vie extérieure, pour que l’aidant familial puisse prendre du repos.

Cette période de repos est indispensable quand on observe l’impact sur la santé d’un tel dévouement. D’après une enquête menée par Handicap-Santé-Aidants, 9 % des aidants familiaux déclarent ne pas réussir à se ménager des moments de répit, et 87 % des interrogés estiment qu’ils en auraient besoin. L’impact sur leur santé est aussi important : 48 % révèlent une maladie chronique, 29 % se disent anxieux et 25 % subissent un état de fatigue morale et physique.

Bon à savoir : L’étude IFOP/Club des Experts indique que 36 % des aidants familiaux ont un risque accru de développer une maladie. Certains appartenant à cette population fragilisée décèdent même d’épuisement avant la personne en situation de handicap qu’ils accompagnent.

2018 : vers le don de RTT entre collègues aidants familiaux

S’occuper d’une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer ou d’une personne en situation de dépendance pour les gestes du quotidien représente pour certains aidants familiaux un travail à temps plein. En Rhône-Alpes, une étude montre que 95 % des aidants familiaux interviennent au quotidien, 4 sur 10 consacrant 6 heures par jour aux AVQ (toilettes, repas, ménage, etc.), aux tâches administratives, au soutien psychologique et social, et à la coordination des soins.

Avec une hausse de la vieillesse démographique en France et l’accroissement de la problématique de la dépendance, certaines associations réclament désormais un statut de l’aidant familial à la fois sur le plan juridique et professionnel. À ce titre, depuis le 1er janvier 2017, la législation ouvre un congé de proche aidant aux individus sans lien de parenté avec la personne en situation de dépendance. Il faut cependant que cet aidant réside avec elle ou entretienne des liens stables, et qu’il lui vienne en aide régulièrement et fréquemment, à titre non professionnel.

Enfin, le 7 décembre 2017, l’Assemblée nationale a voté en faveur d’une proposition de loi élargissant le don de RTT aux aidants familiaux. Mesure jusqu’alors réservée depuis 2014 pour un collègue dont l’enfant était malade, ce don de RTT devrait être envisageable pour les collègues s’occupant régulièrement d’un proche malade ou en perte d’autonomie, peu importe son âge.

Focus fiscalité 2018 : ce qui change pour les aidants familiaux non salariés
 

Accordée par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), l’aide sociale de prestation de compensation du handicap (PCH) a pour but de participer au dédommagement d’une aide familiale non salariée. En termes de fiscalité, la PCH est imposable et doit donc être déclarée. En 2018, l’abattement de 34 % a été maintenu. Le niveau d’imposition reste le même mais les prélèvements sociaux baissent (de 15,5 % à 9,7 %) pour compenser la hausse de la CSG de 1,7 point au 1er janvier.
 

Bon à savoir : la PCH et l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ne sont pas cumulables pour rémunérer une aide à la personne.

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